lundi 18 avril 2011

XIII - 2ÈME EXEMPLE : NOS ÉDILES SE PRENNENT POUR DES POTENTATS DÉGRADANT GRAVEMENT L'ÉCONOMIE LOCALE


Donc, la voiture est devenue la vache à lait d'un État corrompu. En dépit de cette évidence, si vous discutez de la limitation de vitesse avec un fonctionnaire, il sera scandalisé que vous osiez douter de son bien fondé. Et même que vous contestiez la nécessité de la répression routière. Pour lui, les Français sont incapables de se prendre en mains. Peut-être juge-t-il en fonction de son expérience de vie au sein de son administration… Aucun argument ne le fera changer d'avis. Ce faisant, il semble sincère. Comment fait-il ? Parce qu'il croit appartenir à une catégorie de Français payée pour penser à la place des autres... C'est vrai qu'il pense, on en voit les résultats sur la gestion de notre pays. Mais… pas beaucoup et pas comme nous ! Pas au point de surchauffer ses deux neurones. Non. Il pense à assurer la pérennité de sa caste - sérieusement contestée - donc la sienne. Le 1er neurone lui sert à assurer sa subsistance. Par tous les moyens… Le 2ème à se reproduire. Par tous les moyens… Comme n'importe quel microbe. Je vais - enfin ! - être méchant : le 3ème neurone, celui de l'intérêt commun et le 4ème, celui de l'intelligence, sont absents. Le fonctionnaire (en tant qu'espèce, il y a des exceptions) est incapable de comprendre où réside son vrai intérêt : dans le partenariat sincère avec ses compatriotes et dans l'affectio societatis. D'où la brutalité des méthodes, le mépris envers tout ce qui n'est pas sa caste, le désir mimétique envers le privé et les patrons, la bêtise des manœuvres politiques, les mensonges, le viol de la pensée collective, la corruption… tous ces signes qui révèlent le pays communiste.

Pour la pérennité de cette nomenklatura, en URSS comme en France il est important que le véhicule privé disparaisse de la circulation. Vous comprenez, le véhicule privé est un foyer de liberté donc de rébellion : c'est un outil individuel, un foyer mobile où les autres ont le droit d'être heureux car ils n'y sont pas surveillés, une machine qui a l'impudence d'emprunter la voie "publique" sans une pensée pour la fonction "publique" ! Mais de qui se moque-t-on, bon Dieu ! L'ami de la fonction publique aux deux neurones, c'est le transport en commun. Pourquoi ? Parce qu'il met un fonctionnaire dans chaque véhicule. Et que, dans ce véhicule-là, le patron c'est lui ! Mieux, c'est un excellent mode de reproduction : les véhicules sont à lui, plein de copains fonctionnaires gravitent autour de ce parc pour en acheter par milliers, les entretenir, les gérer et …leur offrir une voirie de rêve refusée aux autres. Voilà à quoi on arrive avec deux neurones. Vous comprenez mieux désormais ce clivage bizarre entre une certaine catégorie de Français et le reste de la population. C'est ce qu'on appelle racisme…

Si le fonctionnaire était équipé du 3ème neurone, celui de l'intérêt commun, il écouterait les doléances des citoyens, il définirait des objectifs avec eux, il chercherait des solutions avec eux. S'il était équipé du 4ème neurone, celui de l'intelligence, il mettrait la pédale douce pour éviter de se faire virer plus tôt à coups de pompes dans le postérieur. Il éviterait de nuire à ses propres revenus, les impôts, et réduirait les prélèvements obligatoires sur les producteurs de richesses et de valeur ajoutée. Limiter la vitesse par exemple, c'est augmenter le délai de livraison donc automatiquement affaiblir un des secteurs les plus rémunérateurs pour lui puisque toute l'économie dépend des transports. La majeure partie des impôts provient du secteur automobile et de tous les secteurs dépendant de l'automobile, comme les transports, les assurances et les services. Soit 81 % du produit national brut ! Avec le 4ème neurone, il saurait qu'il est un dinosaure, que sa fin est inéluctable, que les autres pays ont supprimé depuis longtemps sa race de citoyen irresponsable, que les Français en ont ras le bol de sa dictature et qu'un jour ils se lèveront tous ensemble pour faire leur deuxième révolution. Et là, ce sera grave…


"Une voirie de rêve refusée aux autres"… Vous voulez un exemple ?  Prenons Nantes, au hasard. Car vous savez que Nantes, c'est ma ville, celle où j'ai vécu et essayé de lancer une entreprise florissante… Ce que je vais vous raconter, bien d'autres villes l'ont vécu à des degrés divers. Nantes, c'est aujourd'hui la ville la plus engorgée de France, une fois et demie plus que Paris ! Voici les chiffres (Tom Tom) :

Nantes (42,3 %), Orléans (36,8 %), Toulouse (35,6 %), Bordeaux (33,8 %), Grenoble (33,7 %), Villeurbanne (33,7 %), Lyon (33,6 %), Brest (33 %), Argenteuil (33 %), Caen (32,5 %), Boulogne-Billancourt (32 %), Marseille (31,9 %), Paris (31,2 %), Montreuil (30,9%), Rouen (29,5 %).

"Selon l'étude menée par TomTom, leader mondial des solutions de navigation et de localisation, (…) Nantes affiche un taux d'embouteillage de 42 %. Selon les modalités de l'étude, un axe routier est considéré comme congestionné à partir du moment où la vitesse des véhicules est inférieure à 70 % de la limite autorisée. » (La Dépêche, 13 novembre 2010). Bigre ! Comment en est-on arrivé à cette allure d'escargot ? Très simple ! Il suffisait de confier la gestion de la ville à un fonctionnaire aux deux neurones, en l'occurrence Jean-Marc Ayrault. Le président du groupe socialiste à l'Assemblé depuis 2007. Un homme honnête, koi… Celui qui a tout fait pour perturber la circulation dans sa ville dans l'intérêt de ses copains fonctionnaires, sans qu'aucun nantais ne puisse l'en empêcher.

Si vous arrivez à Nantes par le sud, par l'autoroute A83, vous allez découvrir quelque chose de bizarre avant d'entrer en ville : soudain, vous circulez sur une des deux voies de gauche de l'autoroute. Les deux voies de droite sont condamnées. La circulation de la 6ème ville de France se retrouve étranglée comme sur une départementale. Et cette départementale va durer 6 km, jusqu'en centre ville. Étrange… Une autoroute condamnée à l'entrée d'une grande métropole... En général, on fait l'inverse : on crée un maximum de pénétrantes à 4 voies pour fluidifier la circulation dans l'agglomération. Pas à Nantes ! Aux heures ouvrables, c'est à dire la plupart du temps, vous êtes arrêté si longtemps sur ces deux voies que vous avez tout le loisir de contempler les deux voies perdues d'à côté, transformées en stationnement de fortune. Ce bizarre parking isolé, ça sent le bricolage. Eh bien, sachez qu'il y a quelques années, il y avait 4 voies jusqu'en centre-ville. On entrait jusqu'au Château des Ducs sans un feu, sans un embouteillage, même aux heures de pointe ! Quand je suis venu habiter à Nantes venant de Paris, en 1980, l'A83 se prolongeait jusqu'en centre-ville ! Je n'avais jamais vu ça. Pas d'embouteillage même lors des week-ends et aux moments des vacances ! Devant le château, les voies s'éclataient dans plusieurs directions, dispersant efficacement le flux des véhicules. Lors des retours de vacances d'été, je conseillais à mes amis de passer par là pour prendre la direction de Paris tellement on était assuré de circuler sans bouchon. Cela dura 20 ans. Trop de bonheur, ça ne pouvait pas durer…

En 2003, cette pénétrante que j'empruntais régulièrement fut déclarée zone de travaux pour l'installation d'une ligne de tramway. Tout le monde dut se contenter d'une seule voie dans les deux sens, mais c'était pour la bonne cause, c'était temporaire. Mais les travaux durèrent ...des années, occasionnant des kilomètres d'embouteillages interminables dans tout le sud de Nantes! Les premiers embouteillages bouchant un quart de l'agglomération. Là, j'ai commencé à pester, comme les nombreux automobilistes contraints d'emprunter cette voie. Mais je me disais que, vu les années-homme de travail en jeu, le résultat allait être super. Parfois, la pénétrante fut totalement coupée, sans qu'un seul panneau n'en ait prévenu les automobilistes arrivant par l'autoroute ! Ils n'avaient qu'à se débrouiller pour trouver un chemin jusqu'à Nantes dans plusieurs kilomètres d'agglomération. J'ai carrément pété un câble quand ça m'est arrivé car j'avais un rendez-vous et que j'étais maintenant sûr d'arriver en retard. C'est là que j'ai commencé à penser que notre bon maire, en fait, se foutait de notre gueule... Quand on pense qu'un hypermarché peut réorganiser et rebitumer tout son parking en trois jours sans jamais interrompre les entrées-sorties des voitures ni son fonctionnement, on voit de quel côté sont les neurones et quel stress invraisemblable fut imposé aux nantais. On aurait voulu faire exprès pour les emmerder, on n'aurait pas fait mieux. Mais c'était exactement ça !

Un jour, les travaux du tramway furent terminés. Les Nantais purent alors découvrir un spectacle effarant : pas de tramway !!! (rires) et plus de 4 voies ! (re-rires). On continuait à circuler comme du temps des travaux ! Des kilomètres coincés sur une seule voie pour entrer ou sortir de Nantes ! Mais, entre les deux voies, deux larges et superbes voies de bus, légèrement surélevées pour interdire leur usage aux automobilistes. Il avait fallu à Jean-Marc Ayrault des années de travaux pour remplacer deux voies auto par deux voies de bus ! Il avait donc fait exprès de prolonger les travaux et les embouteillages, il se doutait qu'on le saurait mais il n'en avait rien à cirer... Peut-être qu'avec leurs deux neurones par tête, Ayrault et ses copains étaient tout fiers de leur belle avenue toute neuve payée avec l'argent des Nantais. Erreur ! Ils avaient oublié un petit détail : tout le monde avait souffert en attendant de retrouver une circulation fluide, pas en attendant de retrouver une avenue refaite à la gloire des transports en commun. Pour tout le monde, les effets des travaux demeuraient, alors qu'ils étaient terminés ! Devant le spectacle de ces bouchons tout neufs dans une avenue toute neuve et sur des kilomètres, automobilistes, motards, cyclistes, piétons et riverains ne pouvaient que constamment se rappeler la fluidité d'antan...




La pénétrante sud de Nantes, voie royale pour quelques bus,
portion congrue pour l'automobiliste nantais :
mépris affiché d'un maire qui prétend ne plus avoir de place
pour deux voies de circulation auto supplémentaires !

Pour faire passer la pilule de l'absence du tramway promis, Jean-Marc Ayrault équipa la ligne de bus luxueux (aux frais du contribuable...) et la baptisa : "Busway" ! Comme ça, finalement, ses bus c'était presque des tramways... Ce qu'on n'arrive pas à faire avec deux neurones ! Ensuite, il fallait faire passer la pilule de la perte des deux voies à laquelle il tenait absolument et, surtout, de l'évidence constante qu'il l'avait fait exprès car il restait toujours de la place pour elles (voyez les photos ci-dessus) ! Alors, il sépara les deux voies de bus par un large terre-plein rempli d'arbres et d'énormes pots de fleurs de deux mètres de large, puis il installa une piste cyclable aussi large qu'une voie auto des deux côtés (où ne passe aucun cycliste !) enfin, sur de larges accotements il installa une voie piétonne aussi large qu'une voie auto elle aussi (où ne passe aucun piéton)... C'était neuf, luxueux et beau. Du coup, la ville était coupée en deux par l'énormité de la saignée et des installations. Peu importe, le maire n'a pas le 3ème neurone... Quant aux bus, faute de voyageurs, il y en a un qui circule de temps en temps pendant que la circulation reste bloquée à côté en hululant. Vu le faible nombre de bus à circuler, cette ligne n'est sûrement pas rentable et n'est pas prête de l'être en dépit des affirmations des édiles. Pour parachever l'inconfort du nantais, le bon Jean-Marc Ayrault compléta son œuvre en s'attaquant aux deux voies qu'il avait été contraint de laisser à la circulation privée : il installa dessus, sur 800 mètres, dix dos d'âne ! Bien vu ! Comme ça, on n'avait plus envie d'entrer à Nantes ! Quand, par hasard, il n'y a pas trop de circulation et qu'on tente de se rappeler comment c'était dans le bon vieux temps et qu'on tente d'atteindre le 50 à l'heure, on fait des bonds... on fait des bonds... pendant des heures ! Comme l'ami Pierrot de Gilbert Bécaud.

Une fois achevée cette ode à la fonction publique, le maire de Nantes et ses copains se trouvèrent encore un peu embêtés : il restait deux voies d'autoroute désaffectées à l'entrée de Nantes... Zut alors ! Ca faisait tache. Et impossible d'y mettre une voie de bus. Par malheur, faute de 4ème neurone, on n'avait pas trouvé de justification pour prolonger les lignes jusque là... Pendant les années de travaux sans rien décider puis ensuite faute d'idées, toujours faute du 4ème neurone, la nature avait commencé à reprendre ses droits. C'était devenu la zone, sale et couverte de mauvaises herbes, squattée par quelques voitures garées n'importe comment. Grâce aux nouveaux embouteillages, tout le monde avait le temps de contempler ce gâchis et de s'en scandaliser. Alors, que décida finalement l'élite de chez l'élite nantaise de la Gauche ? Elle transforma cette zone de non-droit en parkings. Oh, ils étaient mal foutus, difficiles d'accès, déserts et sinistres, mais le but était atteint : aucune circulation dessus ! Nul Nantais, jamais, n'y pourra rien : on est en France ! En France, c'est l'élu le patron, pas l'électeur.


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